Notre communication rend compte dune expérience vécue avec des élèves dune école primaire au Sénégal dans le cadre dune recherche-action sur les dispositifs pédagogiques adaptés aux grands groupes. Pour ce faire, nous avons transposé au Sénégal le Dispositif de Pédagogie de Projet intervention/insertion (DPP :i/i), dispositif interculturel de transformation sociale initié par Annie Couëdel à lUniversité Paris8-Vincennes dans les années 1970 et auquel jai moi-même participé pendant plusieurs semestres. Il sinscrit dans le sillage des pédagogies sociales et particulièrement celle de la conscientisation de Paulo Freire. Léducation « bancaire » doit céder la place à léducation dialogique. Il a une dimension résolument politique. Il est enraciné dans un contexte et porté par des auteurs-acteurs dont les interventions sociales sont hors du champ clos du cours. Au cur du dispositif se situe le projet dont les auteurs-acteurs sont les élèves. Les activités se déroulent selon une architecture spatiotemporelle qui associe les groupes-projet et le grand groupe. Cette démarche répond aussi au principe dalternance cher à Christian Montandon (Approches systémiques des dispositifs pédagogiques). En droite ligne avec les principes du dispositif, les élèves ont, avec leurs enseignants et moi-même, mis en uvre pendant six mois ce dispositif. Nous évoquerons dans quelle mesure la conception et la réalisation de projets a impulsé une transformation réelle dans les attitudes des élèves, des enseignants et sur leur environnement à plusieurs niveaux.