PROJET D’AIDE À L’ÉCOLE DE ARMILA
( Kuna Yala ) Panama
POUR LA PROTECTION DES TORTUES MARINES

 

LA VIE MARINE POURRAIT DISPARAÎTRE

Réchauffement global des eaux, acidification, appauvrissement des milieux marins en oxygène, ces trois symptômes caractéristiques des grandes phases d'extinction massive sur Terre sont à nouveau réunis. Si la mer, vue du rivage, continue à « danser le long des golfes clairs », sous la surface, c’est une tragédie qui se joue : à force d’être mangée par l’homme, la mer se meurt. En l’espace d’un siècle et demi, loin des regards, des ressources qu’on pensait inépuisables ont été poussées au bord de l’effondrement par une surpêche qui prélève plus de 100 millions de tonnes de poisson par an dans le monde. En pêchant toujours plus loin, toujours plus profond, et à présent toujours plus « petit », l’homme est en train de transformer les océans du globe en désert liquide.

À ce rythme, ce sont des maillons entiers de la chaîne alimentaire marine qui ont déjà été rayés de la liste du vivant, avec comme conséquence, à terme, une déstabilisation inquiétante de tout l’écosystème marin. Mer de Bohai, en Chine, mer du Japon ou en Namibie, où 12 millions de tonnes de méduses ont pris la place des 10 millions de tonnes de sardines : à chaque fois, même scénario : "L’écosystème fonctionne bien avant qu’on ne surexploite d’abord les grandes espèces, puis, après leur amenuisement, les petites...", S’ajoutent à ce cocktail , le chalutage qui stérilise les fonds raclés et le changement climatique qui favorise une seule espèce, la méduse. Elle participe elle-même de la surexploitation, engloutissant des tonnes de larves de poissons menacés...

QUELS SONT LES PRÉDATEURS DES MÉDUSES ?

Même si elle fait le plus souvent fuir à cause de ses cellules urticantes, la méduse possède néanmoins des prédateurs. Ses principaux sont la tortue Luth (le plus redoutable), l’anémone de mer et quelques gros poissons pélagiques tels que le thon rouge. Les 8 espèces de Tortues marines connues dans les mers et les océans du Monde fréquentent les régions tropicales et, pour certaines, les régions tempérées. Actuellement, toutes les espèces de Tortues marines sont classées « menacées » ou « vulnérables » et toutes les populations sont concernées dans le Monde. Les Tortues marines sont inscrites sur l'Annexe I de la C.I.T.E.S. (Convention de Washington) et sur l'annexe I A du Règlement n° 338/97 de la Communauté européenne ; elles sont également protégées sur tout le territoire national français (arrêté ministériel du 10 octobre 2005).

La surveillance des plages de ponte, l’installation de dispositifs sur les engins de pêche pour permettre aux Tortues marines d’échapper à la capture, la création de centres de soins pour réhabiliter celles qui ont souffert dans les filets, figurent parmi les mesures de sauvegarde qui sont préconisées. Des efforts sont également orientés vers l’information, l’éducation et la sensibilisation des professionnels de la pêche et du public. Si l’homme est le premier responsable de l’invasion des méduses, il en sera également la première victime car une cohabitation avec la méduse risque de tourner à l'avantage de cette dernière. Conservation de la tortue de mer luth (Dermochelys coriacea) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), espèces dangereusement menacées.

La fondation Yauk GALU FOUNDATION constituée uniquement par les Kunas, qui travaillant en harmonie avec la nature, pour la préservation de la tortue luth (Dermochelys coriacea) et de la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata). En 1992, né pour la première fois l'idée de préserver, de protéger les tortues de mer de la communauté Armila. Sans aucune aide du gouvernement, malgré leurs demandes. En 2005 la communauté présente le projet de tourisme alternatif et au sein du projet est consacrée à la protection et à la conservation des tortues marines. Une fois approuvée la proposition commence la tâche de former un comité de jeunes bénévoles de la communauté pour la protection des tortues marines dans la région. En 2007, des étudiants de la station biologique de Doñana Marine et financé par le BVDA sont venus à Armila pour effectuer le suivi de la nidification sur les plages. Cet étude à donné lieu à des données scientifiques et ont démontré l’importance du site, le plus important aire de nidification dans Caraïbes après Trinité-et-Tobago et le plaçant à la quatrième place après le Gabon Depuis 2008 ils ont reçu la visite de plusieurs institutions et reçu des aides pour l’organisation des échanges internationaux avec d'autres cultures indigènes. En 2009 la communauté à travers son coordinateur Ignacio Crespo va visiter la communauté indigène à Sonora au Mexique pour la conservation des tortues marines. En 2010 s’organisé pour la première fois, le festival des tortues marines. Depuis 2011 et après le Festival II et III des tortues marines, le site gagne en reconnaissance et soutien. Ils parviennent à obtenir une petite contribution et a créer le site de la communauté www.yaukgalu.com une page au service de la communauté afin de faire connaître leurs réalisations et les objectifs.

Les Kunas malgré toutes les tentatives de dominations venues de l’extérieur ont su garder intacte leur identité culturelle. Grâce à leur résistance aux invasions et à leurs rites et traditions transmis de génération en génération à l’aide de chants psalmodiés par les sahilas. Les Kunas ont toujours pensé que le monde physique (neg sanaled), que nous percevons à l'aide de nos cinq sens, est sous-tendu et animé par le monde de l'esprit (neg burbaled). Le bien-être de la Mère-Terre provient du bon équilibre de sa nature spirituelle, de même celui d'un individu découle d'un bon équilibre de son âme. Si cet équilibre est rompu par la collectivité cela entraîne inévitablement des catastrophes naturelles ou des épidémies. Au niveau individuel si l'âme est corrompue ou blessée un dérèglement de l'état de santé ou un accident va survenir.

LE TRAVAIL DES BÉNÉVOLES

La communauté d’Armila reçoit très peu d’aide de l’extérieur; ils comptent sur les élèves de l’école pour les tâches principales pour la protection des tortues. A l’écart du monde, ils n’ont pas d’électricité ni internet. Il n’y a pas des boutiques sauf pour le strict nécessaire. Ils ne produisent pas des déchets polluants. Mais ils en reçoivent de l’extérieur. Les enfants assurent la protection des tortues près du village : 5 Km de plage, beaucoup de nids sont perdus ou pillés. Le professeur me disait qu’il ne peut pas faire charrier tous les oeufs par les enfants. Chaque ponte représente entre 4 ou 5 kilos qu’il faut manipuler délicatement. Tous les enfants ont des tâches à accomplir de nuit et de jour. La récolte des œufs s’effectue la nuit, ils sont immédiatement posés dans le vivier en respectant l’ordre de la ponte. Tous les enfants portent des gants pour ne pas contaminer les œufs mais aussi pour éviter toute contagion d’un problème venant de la tortue. Une cinquantaine des jours plus tard c’est l’éclosion, les tortues vont aux mers surveillées par les enfants.

QUELLE AIDE POUR ARMILA ?

Pédagogie de projet. L’impact sur la communauté.
Je suis témoin de l’implication de toute la communauté dans ce projet. Depuis le Chef du village jusqu’aux enfants tout le monde est concerné. Bien entendu le professeur a compris la motivation que le projet engendre au sein des élèves et il est très content des résultats. Il y a 11 classes qui couvrent tout le primaire et le premier niveau de secondaire. Quelle aide apporter à courte échéance? En premier lieu il faut un ordinateur et un disque dur pour garder toutes les données récoltées. Il faut aussi un appareil photo. Malheureusement la proximité de la mer et le taux d’humidité rends plus courte la vie de tout matériel électronique. Il faut un peu d’argent pour acheter les fournitures qu’ils n’ont pas sur place, gants, etc.

A longue échéance.
Ils n’ont pas de bibliothèque. Il faudrait un lieu de consultation aussi pour les scientifiques de passage, pour qu’ils puissent aussi laisser une contribution de leur travail réalisé sur place. Il faut un cheval ou un âne avec une charrette pour pouvoir transporter les ordures ramassées sur la plage et trouver un système de recyclage, pour le moment elles sont enterrées, ne sachant comment les traiter. Ce même cheval pourrait transporter les œufs qui sont inaccessibles aujourd’hui.

 

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