A la communauté universitaire,

L’université Paris 8 a été récemment sollicitée pour donner son
autorisation à la tenue dans ses locaux d’un colloque intitulé: "Des
nouvelles approches *sociologiques, historiques et juridiques à l’appel
au boycott international : Israël, un État d’apartheid ?" prévu les 27
et 28 février prochains.*

Dans un premier temps, une autorisation a été donnée par le président de
l’université aux organisateurs, à la condition que soit scrupuleusement
observé un certain nombre d’obligations tenant, d’une part, au respect
absolu des principes de neutralité et de laïcité de l’établissement ;
d’autre part, au retrait des logos et visuels de l’université Paris 8,
laquelle n’est pas à l’initiative de cette manifestation.

En donnant cette autorisation, le président de l’université a veillé,
comme lorsqu’il est saisi de toute demande d’organisation d’une réunion
publique, à la fois à l’exercice des libertés d’expression et de réunion
des usagers de l’université et au maintien de l’ordre public dans les
locaux comme à l’indépendance intellectuelle et scientifique de
l’établissement, au principe de neutralité du service public, dans une
perspective d’expression du pluralisme des opinions.

Il apparaît cependant aujourd’hui que le respect de ces conditions ne
peut pas être regardé comme suffisant pour garantir le maintien de
l’ordre public dans les locaux, ainsi que l’indépendance intellectuelle
et scientifique de l’établissement, où le pluralisme des approches
scientifiques et de l’analyse critique et contradictoire doivent être
regardés comme des obligations académiques intangibles.

En effet, la présentation de ce « colloque » comme étant « universitaire
», ainsi que la présence répétée de « Paris 8 » sur les supports de
communication relatifs à ce colloque peuvent être, en eux-mêmes, de
nature à créer une confusion susceptible de porter atteinte à l’exigence
d’indépendance de l’université de toute emprise politique ou
idéologique. Les réactions suscitées par la tenue de cette
manifestation, dès lors qu’elles mettent en cause l’université, démontre
qu’une confusion s’est installée et qu’un risque réel pèse sur le
respect du principe de neutralité du service public d’enseignement
supérieur et de recherche.

Le thème de ce colloque, la nature des interventions envisagées, comme
les intitulés des contributions, à caractère fortement polémique, ont
été à l’origine de vives réactions laissant présager un risque sérieux
de troubles à l’ordre public et de contre-manifestations qu’il
appartient à l’université de prévenir.

Dans ces circonstances, le président de l’université a décidé de retirer
l’autorisation précédemment accordée.

Le cabinet de la présidence de l’université a contacté les organisateurs
pour leur proposer la mise à disposition ultérieure de locaux au sein de
l’université en vue de la tenue d’une journée d’études permettant un
débat public et contradictoire, dans une perspective de pluralisme des
opinions.

Concernant l’organisation du colloque des 27 et 28 février, il est enfin
précisé que le président met à disposition des organisateurs les
services de l’université afin d’identifier d’autres locaux, extérieurs à
l’université Paris 8, susceptibles d’héberger ce colloque.

La direction de l'université

message envoyé à allp8, vendredi 17 février 2012 à 15h 25