Lundi
26 novembre 2012
[Appel intersyndical national]
Contre la précarité
Pour lemploi de titulaire et des salaires revalorisés
Pour le service public denseignement supérieur et de recherche
D'ici-là, signez et faites signer l'Appel des
50 000
"2012 : quel changement pour les 50 000 précaires de lESR
?"
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N31148
Les établissements de lEnseignement Supérieur et de la
Recherche sont gravement touchés par lexplosion de lemploi
précaire, labsence de recrutements de titulaires, la stagnation
des salaires et lindigence des carrières.
Lexigence, que nous portons, dun plan de titularisation des contractuels
répondant à des besoins permanents, quel que soit le support
budgétaire, nest pas entendue par le gouvernement. Le ministère
de lEnseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) annonce son
intention de limiter lemploi précaire. Cependant, restant enfermé
dans la rigueur budgétaire programmée jusquà 2017,
il refuse daugmenter la masse salariale sur la Subvention dEtat.
Cette augmentation de la masse salariale est pourtant indispensable pour pourvoir
tous les emplois de titulaires libérés et ouvrir des perspectives
sérieuses de transformation de CDD en postes de titulaires.
Le Ministère entend appliquer la loi du 12 mars 2012 (loi Sauvadet),
pour la transformation des CDD en CDI et pour les procédures de titularisation,
en prenant les postes réservés sur le contingent des postes
libérés par les départs de fonctionnaires. Il refuse
également douvrir des recrutements réservés pour
les corps dits A+ (Ingénieurs de Recherche, chercheurs, enseignants-chercheurs
et agrégés).
Les conséquences de ces choix de gestion de lemploi et de la
masse salariale, cest la poursuite des dégraissages de CDD par
non renouvellement de leurs contrats, cest la pérennisation de
lemploi précaire, cest une diminution des effectifs de
titulaires, cest une nouvelle réduction des promotions des personnels
ingénieurs et techniciens et des personnels des bibliothèques
(baisse des concours internes et des avancements au choix, des listes daptitude
du fait de la diminution des concours externes), cest la stagnation
des salaires alors que les primes individualisées continuent de se
développer.
Par ces choix (refus daugmenter la masse salariale et le nombre de
postes), le ministère oppose de fait, contractuels et titulaires, mais
aussi contractuels éligibles aux recrutements réservés
et les autres contractuels ou les nouveaux candidats à un recrutement.
Cest intolérable. Les droits de tous les agents concourant aux
missions de lESR doivent être reconnus.
Cette situation de lemploi est liée dune part, à
la politique daustérité du gouvernement et dautre
part, fondamentalement à lorganisation de lESR, mise en
place par les gouvernements précédents, que le gouvernement
actuel sapprête à pérenniser en se contentant de
la toiletter légèrement, en contradiction avec les attentes
des personnels et des étudiants. De fait, la politique de concurrence
exacerbée entre les établissements et entre les personnels est
orchestrée par la loi dite du Pacte pour la recherche, la loi LRU,
les structures dites dexcellences (Idex, etc), lAERES et les dispositifs
organisant la course aux ressources propres (appels doffres de lANR,
appels doffres du Grand Emprunt, contrats européens, formation
par apprentissage, formation continue,
).
Cela aboutit inévitablement à développer dramatiquement
lemploi précaire notamment par lexplosion des appels doffres
générés par ce système, à ne pas améliorer
la réussite des étudiants, à réduire la démocratie
et la collégialité à une peau de chagrin, et à
terme à remettre en cause le statut de fonctionnaire dans lESR.
La mobilisation de tous les précaires et les titulaires est indispensable
pour imposer dautres choix.
Les organisations soussignées appellent les personnels à se
rassembler partout, et plus particulièrement à Paris, le lundi
26 novembre, jour douverture des Assises de lESR, à une
heure et des lieux qui seront précisés ultérieurement.
Elles appellent à préparer cette journée par des Assemblées
Générales, des contacts avec la presse, des démarches
envers les parlementaires, etc.
Elles apportent leur soutien aux initiatives déjà lancées
: lettres ouvertes (comme à Montpellier), pétitions* et appels
à des AG** contre la précarité.
Paris, le 13 novembre 2012
Signataires :
FSU (SNESUP SNCS SNASUB SNEP) - CGT (SNTRS) - Solidaires
(Sud Education Sud Etudiant - Sud Recherche EPST) - SupRecherche
UNSA - SLR - SLU
* avec récemment « Pétition 2012 : quel changement pour
les 50 000 précaires de lESR ? » http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N31148
** à Montpellier le 16 novembre, à Paris (Jussieu) le 20 novembre
Des AG vont être
organisées un peu partout
en France afin de préparer le 26 novembre
et de discuter des revendications pour en finir
avec la précarité dans l'ESR.
A Paris, rendez-vous
le 20 novembre à Jussieu :
Assemblée générale précarité le 20 novembre
12h30,
à Jussieu, amphi 25
(ouverte à tous les personnels de région parisienne)
La précarité continue de s'accroître dans l'enseignement
supérieur et la recherche. Le refus des organismes de recherche et
des universités d'appliquer la loi Sauvadet provoque de nombreux «
dégraissages » : ces établissements s'opposent à
la reconduction de contrats des personnels approchant les 6 ans (voire les
4 ans) d'ancienneté. Le plan pluri-annuel d'accès à l'emploi
titulaire prévu par cette loi reste dans les tiroirs du ministère.
Plus généralement de nombreux personnels précaires ne
rentrent pas dans les « cases » des dispositifs de CDIsation ou
titularisation prévus par cette loi.
Le gouvernement ne fait rien pour arranger les choses. Au contraire le budget
d'austérité pour 2013 annonce une année où, pour
la première fois, les départs à la retraite ne seront
pas remplacés. De plus, ce budget s'inscrit dans la continuité
des réformes passées, avec une recherche reposant sur des appels
à projets financés par l'ANR et des personnels directement gérés
par les universités et organismes. La loi contraint les organismes
et le ministère à mettre en place des concours de titularisation
réservés aux contractuels, mais le ministère s'oppose
à l'ouverture de tels concours aux précaires de catégories
dites « A+ » (ingénieurs de recherche, chercheurs, enseignants-chercheurs
ou agrégés), leur conseillant cyniquement de candidater sur
les concours ouverts en catégories A ou B.
La vague de non-renouvellements de contrats a conduit les personnels précaires
à se mobiliser dans plusieurs villes : Montpellier, où ce sont
près de 400 précaires qui sont mobilisés (voir
par exemple le reportage de Libération), mais aussi Marseille,
Nantes, Strasbourg, Toulouse, Nice, Bordeaux.
Dans cette période où va se voter le budget du ministère
et où vont se tenir les Assises nationales de l'ESR, nous devons faire
entendre notre voix haut et fort. D'autant que le ministère a déjà
écrit les grandes lignes des décisions qui doivent découler
de ces Assises : lautonomie des universités, le financement sur
projet et, donc, l'extension tout azimut de la précarité, ne
seront pas remis en question mais simplement rééquilibrés.
L'intersyndicale CGT-FSU-FO-USD-SLR de Paris
6 appelle donc à une Assemblée générale précarité
le 20 novembre 2012 à 12h30 amphi 25 à Jussieu.
Des précaires de Montpellier seront présents pour témoigner
de leur lutte.
Cette AG est ouverte à tous les personnels de région parisienne.
L'intersyndicale appelle également à signer et relayer la pétition
« Quel changement pour les 50000 précaires de l'ESR ? »
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N31148,
lancée le 30 octobre et réunissant déjà plus de
2 000 signatures.